Le réseau des agences bancaires régionales en difficulté

  Selon le résultat de notre propre enquête sur l’économie régionale du Japon, 60 % des 104 banques régionales interrogées ont reconnu avoir des difficultés à maintenir leur réseau d’agences.

 Un taux d’intérêt bas et un manque de clients

Les banques en difficulté ont toutes répondu avoir procédé à enregistrer (63% )   ou sur le point de le faire (10% ), les terrains et les immeubles  qu’elles possèdent en actifs dépréciés au niveau comptable.  Ces biens immobiliers autrefois acquis pour y loger les agences bancaires ont perdu leur valeur du fait de leur faible rentabilité. Les banques sont conscientes qu’elles ne pourront plus recouvrir le montant investi à leurs achats.

L’environnement qui entoure les banques régionales est d’année en année défavorable pour leurs activités en raison d’un taux d’intérêt bas dont on ne voit pas la fin et la dépopulation. En somme selon notre enquête pour plus de 70 % des banques régionales l’activité d’agence telle qu’elle est aujourd’hui, présente un risque. Certaines d’entre elles sont déjà déficitaires.

C’est le cas notamment  pour la banque Fukushima (The Fukusima Bank, Ltd.) tombée dans le rouge à la clôture du bilan en mars 2018, du jamais vu depuis sept ans. On peut aussi citer le cas de la banque de Shimane (The Shimane Bank, Ltd.) en difficulté.

Leurs services bancaires en lignes sont aussi responsables de la baisse de fréquentation des agences physiques qui font perdre la valeur de celles-ci.

Perspective sur les cinq prochaines années

Parmi les scénarios du futur le plus probables, la restructuration vient en tête avec 38% des banques qui souhaitent réduire le nombre total des agences dans les cinq prochaines années, soit 6 point de plus que lors de la précédente enquête ayant eu lieu six mois plus tôt. Celles qui souhaitent maintenir le même nombre d’agences s’élèvent à 38% (+3 points), contre seule 1% qui pense le contraire (-2%). Les banques qui pensent fermer certaines agences ou réduire leurs activités dans des zones peu peuplées ou non stratégiques, s’élèvent à 18%  et celles qui pensent pouvoir élargir leurs activités en partenariat avec d’autres établissement s’élèvent à 2%.

Parmi les solutions envisagées pour réduire le coût du fonctionnement,  la méthode de regroupement d’agences qui consiste à réunir plusieurs agences disséminées en un seul endroit, reste la plus sollicitée avec  60% des banques qui l’envisagent suivie de la réduction des horaires d’ouverture (24%) et la mise en circulation des « agences itinérantes » (14%)  pour les zones les plus reculées.  Une banque de la région de Chubu pense même que certaines agences devraient à l’avenir remettre en question leurs offres de services complets et de se spécialiser sur quelques services spécifiques.

  (Source NIKKEI  03/10/2018  店舗の減損処理「すでに実施」6割 地域⾦融機関)

3e plan de licenciement chez Sanyoshokai, emblème nippon de prêt-à- porter de luxe.

Le 21 septembre, l’une des plus anciennes maisons de prêt-à-porter japonaises et major du secteur, la société Sanyoshokai, a publié son plan de licenciement sous forme de départ volontaire. Il s’agit de son troisième vaste plan de licenciement.

La société était connue pour avoir longtemps été le distributeur exclusif de la marque de luxe BURBERRY, devenue sa seule source de profit au fil des temps. Le développement  spectaculaire de la vente des vêtements en ligne et la diminution progressive du nombre de grands magasins ont contraint Sanyoshokai à réduire sa voilure. Les habitudes de consommation dans le secteur d’habillement ont drastiquement changé ces dernières années à cause de la montée en puissance  du marché des vêtements d’occasion, ce qui menace  aujourd’hui l’existence même de cette maison de prêt-à-porter historique.

 La direction a ciblé mille employés du service commercial et marketing pour leur proposer la possibilité de bénéficier d’un plan de départ volontaire assorti des indemnités légales de départ, de primes spéciales et d’un accompagnement au reclassement. 250 d’entre eux sont invités à se prononcer entre le 29 octobre et le 26 novembre.

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Harcèlements à la banque SURUGA ou quand le management perd le contrôle

La Banque SURUGA a surfé sur le boom des locations meublées. Elle prêtait à de nombreux particuliers et aux petits investisseurs pour l’acquisition des maisons en échange de leur gestion et d’une garantie de rentrée régulière des loyers. La banque se vantait d’accorder les prêts en un temps très court avec un examen de dossier en moins de 5 jours ouvrés. Le scandale éclate en janvier 2018 lorsque les loyers promis n’étaient plus perçus par la banque faute de locataires. En parallèle le public découvre qu’elle faisait peu de cas sur la solvabilité des emprunteurs. En octobre 2018 le ministère des finances lui retire temporairement sa licence . La banque SURUGA est depuis sous la surveillance des autorités. Qu’est-ce qui a conduit à sa chute? La réponse est dans la méthode de management.

« Si tu n’atteints pas les objectifs, saute de l’immeuble ! », « crève », « je tuerai toute ta famille », telles sont les paroles relevées dans un rapport remis par une commission indépendante chargée d’enquêter sur le management de la banque SURUGA. On y trouve des phrases abominables qui décrivent l’intimidation au quotidien comme méthode de management pratiquée par la hiérarchie vis-à-vis des commerciaux.  Le rapport cite plusieurs cas de menaces voire de violences physiques susceptibles d’être punis par la loi.

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