Le manque de digitalisation et un système de travail hérité de l’ère Showa sont les raisons de la faible croissance du Japon

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Nous entendons fréquemment évoquer les tensions commerciales américano-chinoise pour justifier le manque de visibilité de la croissance économique de notre pays. Cependant ne serait-il pas temps de cesser d’accuser la dépopulation et la conjoncture internationale pour expliquer la croissance annuelle qui atteint à peine 1% ?   Il existe des leviers que nous pouvons maîtriser pour améliorer notre productivité et relever in fine notre niveau de croissance : il faut mettre fin à notre système de travail hérité de l’ère Showa (1926-1989)  

Un système de travail rigide en fin de vie

     Selon les données publiées le 18 juin par l’Institut japonais de recherches économiques la prévision de croissance japonaise sera en moyenne de 0.55% en 2019 et 0.52 % en 2020. Parmi les raisons avancées, le ralentissement de la croissance des deux plus grandes économies (USA et Chine) et la menace du protectionnisme.

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Hausse de salaire pour les jeunes diplômés, le blues des salariés juniors et seniors

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    Un vent nouveau souffle sur le front de l’emploi.

     Longtemps les entreprises japonaises avaient pratiqué la promotion à l’ancienneté qui récompensait la fidélité de ses employés. Ces derniers, quelles que soient leurs formations étaient embauchés à la sortie de leurs études à un salaire bas. L’entreprises se chargeaient de les former sur le tas (OJT, On the Job Training) et leur faire découvrir tous les aspects du métier. La progression de carrière et l’augmentation des rémunérations se faisaient à l’ancienneté et non sur les résultats ou la compétence des salariés dans un système d’emploi à vie.  

En situation de croissance continue et de plein emploi cette pratique avait un sens, ce qui n’est toutefois plus le cas aujourd’hui en raison d’ une croissance économique faible (0.8% en prévision pour 2019 contre 4% à la fin des années quatre vingts) puis du manque de main d’œuvre dans les secteurs clés impactés par le virage numérique. Les entreprises doivent faire des choix car leurs ressources sont limitées.

     Un début de changement dans le système japonais de rémunération

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Un projet de loi non dissuasive contre le harcèlement au travail

Le 08 mars, le gouvernement ABE a dévoilé le contenu du projet de loi contre le harcèlement moral dans les entreprises qui sera soumis à la Diète où il sera débattu.

Le projet de loi ne pénalise pas les entreprises qui cautionnent le harcèlement mais obligent celles-ci à mettre en place un service d’écoute et de soutiens aux salariés victimes d’abus de la part de leur hiérarchie. C’est un texte de compromis qui vise à faire cesser la fuite des jeunes talents démotivés à la suite des dégradations de leur condition de travail, et qui obligent les entreprises à trouver une solution avec les victimes en premier lieu avant que celle-ci ne saisissent la justice.

Des obligations incitatives à la prévention

Inclus dans un ensemble de mesures sur la réforme du travail (« propositions sur la réforme générale du travail » 労働施策総合推進法 Rodo seisaku sogo suishinho ) , le projet de loi anti-harcèlement prévoit 6 cas de figures de harcèlement au travail contre lesquels les employeurs seront obligées de faire de la prévention. Le harcèlement moral est pratiqué en grande majorité à l’encontre des subordonnés par les supérieurs hiérarchiques qui abusent de leur autorité.

La nouvelle loi définit le harcèlement comme un ensemble de faits et gestes violents pratiqués par des responsables hiérarchiques envers leurs subordonnés et qui n’ont aucun rapport avec la nécessité du service ou de l’activité de l’entreprise.  Si la loi est votée à la Diète, les entreprises seront obligées de mettre en place un service d’aide aux victimes tout en respectant leur anonymat et de prévoir dans le règlement intérieur les mesures disciplinaires à l’encontre de l’auteur en cas de fautes avérées.  Les entreprises devront par conséquent travailler pour se mettre régulièrement en conformité avec la loi.

Les cas de harcèlement définis par le projet de loi

Violences physiques :

Frapper, gifler, donner des coups de pieds, taper sur la tête d’un collaborateur avec un poster enroulé

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