Le crépuscule des centres commerciaux

Le déclin des centres commerciaux continue. D’un côté la profusion de nouveaux acteurs de distribution a saturé le marché, de l’autre, le nombre de locataires qui assuraient une rentrée régulière de loyers aux propriétaires des centres commerciaux a chuté. Même ceux situés à proximité des grandes gares pourtant fréquentées sont en voie de fermeture.

A l’ère des commerces en ligne, les centres commerciaux ne sont plus synonymes du chantre de la consommation. Dans un marché où la croissance a atteint ses limites, les grands groupes tels que AEON sont contraints de changer de stratégie en proposant des expériences nouvelles aux consommateurs plutôt que de proposer des biens en tout genre.

La croissance des centres commerciaux a longtemps été assurée par la location des espaces aux commerces de détail et à la restauration. Ainsi, contrairement aux supermarchés généralistes qui proposent des produits alimentaires et des biens de consommations courants sous leurs propres enseignes, les centres commerciaux assurent ses revenus dans l’activité immobilière qui est son métier principal.

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Affaire GHOSN : ce qu’elle révèle sur le niveau de rémunération des directeurs exécutifs nippons

L’opinion publique japonaise critique de plus en plus les rémunérations prétendument élevées des grands patrons nippons.  Or lorsqu’on les compare avec celles des CEO des grandes entreprises internationales, elles ne représentent que seulement 10% des rémunérations de leurs homologues américains, et très en-dessous des standards internationaux. C’est la raison pour laquelle l’affaire Carlos GHOSN fait scandale et laisse apparaître une image d’un patron prêt à tout pour s’enrichir personnellement quitte à trahir l’entreprise qui l’emploie. Le faible niveau de rémunération des CEO japonais peut par ailleurs, faire courir le risque aux entreprises nippones de perdre la course à la chasse aux talents sur le marché mondial de l’emploi. 

Si on veut toutefois rémunérer les patrons à « juste hauteur » comme le réclament bon nombre de Japonais, il faudra alors rendre le processus de décision plus transparent.

Un décalage avec les salaires des grandes entreprises occidentales

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L’affaire GHOSN vue par un expert- comptable du Japon

M.Yuji HOSONO , expert-comptable aux réputations sulfureuses analyse l’affaire Carlos GHOSN du point de vue des règles comptables japonaises.

Les médias ne cessent d’insister ces jours-ci  sur la cupidité de l’ex-patron de Nissan et son arrestation spectaculaire à l’aéroport de Tokyo.

Arrêtons-nous un instant pour examiner chaque élément de cette affaire.

Les faits reprochés sont :

  1. Sur cinq années fiscales, de mars 2011 à mars 2015, la rémunération de Carlos GHOSN aurait été de 9 milliards 998 millions JPY (env. 78 109 000 EUR) en tant que patron de Nissan. Or il n’avait déclaré que la moitié soit 4 milliards 987 millions JPY (env 38 960 000 EUR) à l’administration fiscale japonaise. Le parquet de Tokyo lui reproche de ne pas avoir mentionné une partie de ses revenus dans l’état financier de l’entreprise* (au Japon有価証券報告書 yuka shoken hokokusho) durant cinq ans, ce qui est considéré comme une violation de la loi sur les transactions de produits financiers (金融商品取引法違反 kinyu shohin torihikiho ihan) .
  • GHOSN aurait dû déclarer près de 4 milliards JPY (env 31 000 000 EUR) de revenu supplémentaire perçu sous forme de produits similaires au stock option (Stock Apreciation Rights) , système  qu’il a lui-même mis en place dès juin 2003. Le montant n’apparait pas sur l’état financier.
  • Par le biais de la filiale hollandaise de Nissan, GHOSN aurait été rémunéré entre 100 et 150 millions JPY (entre 780 000 et 1 200 000 EUR), montants qui ne figurent pas non plus sur le bilan.
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