Harcèlements à la banque SURUGA ou quand le management perd le contrôle

La Banque SURUGA a surfé sur le boom des locations meublées. Elle prêtait à de nombreux particuliers et aux petits investisseurs pour l’acquisition des maisons en échange de leur gestion et d’une garantie de rentrée régulière des loyers. La banque se vantait d’accorder les prêts en un temps très court avec un examen de dossier en moins de 5 jours ouvrés. Le scandale éclate en janvier 2018 lorsque les loyers promis n’étaient plus perçus par la banque faute de locataires. En parallèle le public découvre qu’elle faisait peu de cas sur la solvabilité des emprunteurs. En octobre 2018 le ministère des finances lui retire temporairement sa licence . La banque SURUGA est depuis sous la surveillance des autorités. Qu’est-ce qui a conduit à sa chute? La réponse est dans la méthode de management.

« Si tu n’atteints pas les objectifs, saute de l’immeuble ! », « crève », « je tuerai toute ta famille », telles sont les paroles relevées dans un rapport remis par une commission indépendante chargée d’enquêter sur le management de la banque SURUGA. On y trouve des phrases abominables qui décrivent l’intimidation au quotidien comme méthode de management pratiquée par la hiérarchie vis-à-vis des commerciaux.  Le rapport cite plusieurs cas de menaces voire de violences physiques susceptibles d’être punis par la loi.

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Le commerce en ligne véritable frein à l’inflation

La BOJ (Banque du Japon) est contrariée par la faible montée des prix.  Elle avait parié sur l’augmentation des salaires qui aurait pu soutenir la consommation et la montée des prix mais ceux-ci n’ont que peu bougé depuis le début de l’année.  La baisse des dépenses des ménages n’est pas la seule explication à ce phénomène.  En réalité, il faudrait voir de près l’essor du commerce en ligne, l’augmentation des travailleurs étrangers et l’ensemble des efforts faits pour économiser la main d’œuvre qui tirent les prix et des salaires vers le bas.

Le site de comparaison des prix KAKAKU.COM recense pas moins d’1 million d’articles et met à jour leur prix en quasi-temps réel. Certaines entreprises comme d-rise  qui y vend des produits électroménagers, ont mis à point un logiciel capable de mettre à jour ses prix qui soient constamment moins cher d’1 yen par rapport à ses concurrents et qui s’ajuste automatiquement à la moindre fluctuation. Le directeur marketing M.MIYAKAWA Yusuke affirme sans complexe que «le plus important est la compétitivité des prix ».

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L’introduction des travailleurs étrangers provoque la baisse des salaires

Mi-juin, à l’est d’Osaka. Dès le matin des ouvriers vietnamiens et indonésiens astiquent d’arrache-pied des pièces en métal. Nous sommes dans une fabrique de l’entreprise SANKYO qui emploie 110 salariés et fournit des piles à combustibles à la société KYOCERA ainsi que des pièces détachées à la firme MATSUDA. Près de 60% des effectifs sont composés de stagiaires étrangers.

« Pour pallier au manque de mains d’œuvre et baisser les charges fixes, il a fallu augmenter le nombre de travailleurs étrangers », affirme son PDG Teruo MATSUMOTO. L’emploi des Vietnamiens commence en 2000 et depuis, dans les lignes de productions ils ont remplacé progressivement les employés nationaux. Plus récemment, le recrutement a été étendu dans le reste de l’Asie où le prix de la main d’œuvre est encore meilleur marché. C’est le cas de Sigtel SUSMA stagiaire de 23 ans originaire du Nepal qui souhaite « apprendre le savoir-faire japonais et rentrer chez lui pour l’appliquer ». Pour son apprentissage, il est payé tous les mois environ 150 000 JPY (1200 EUR).

Selon le ministère du travail et de la santé, le Japon comptabilisait 1 128 000 travailleurs étrangers en 2017, ce qui représente 2% de la population active nippone. En cinq ans ces chiffres ont quasiment doublé.

Selon une étude de la banque BNP PARIS BAS sur les étrangers en fonction de leur titre de séjour, entre 2012 et 2017 le nombre de stagiaires et d’étudiants étrangers ont augmenté d’un peu moins de 300 000.  En revanche les étrangers qualifiés n’avaient augmenté que de 100 000 pendant la même période. L’analyste Ryutaro KONO affirme que « les stagiaires et les étudiants étrangers travaillent à un salaire bas en raison de la pénurie des mains d’œuvres dans les konbinis(supérette 24h/24h) et les usines. La raison pour laquelle le salaire n’augmente pas en dépit de la situation de tension sur le marché du travail où l’offre est supérieure à la demande, est que les travailleurs étrangers peu qualifiés acceptent les salaires bas ».

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