SUBARU décroche, résultats décevants pour l’exercice 2018

     SUBARU a revu à la baisse sa prévision de résultats pour l’année 2018. Son bénéfice net sera de 140 milliards JPY (env 1.09 milliards EUR) soit une baisse de 36% par rapport à 2017 et de 27milliards JPY (env 210 millions EUR) par rapport à sa prévision. Signe que la marque n’est pas encore remise des scandales à répétions qui ternissent son image depuis 2 ans (*).

 Une réputation entachée par des problèmes de pièces défectueuses

Selon M.Toshiaki OKADA membre du directoire présent à la présentation du bilan, les mauvaises performances de la marque est due à la hausse des frais liés aux réparations et aux rappels des véhicules défectueux . Il ajoute que la firme a été contrainte de fermer temporairement son site de production de la préfecture de Gunma, son unique usine d’assemblage au Japon, et de revoir ses plans de production futurs. Il s’agit d’un coup dur pour SUBARU qui encaisse sa troisième année consécutive de baisse des bénéfices.  Le chiffre annoncé aujourd’hui représente une baisse de 70% comparée à ses dernières bonnes performances qui remontent en mars 2016 grâce au dynamisme du marché nord-américain.

Près de 780 véhicules fabriqués et vendus entre le 28 décembre 2018 et 16 janvier 2019, seront rappelés avant fin mars dont les SUV FORESTA, XV et la voiture de sport IMPREZA. En cause, le circuit imprimé, une pièce maîtresse qui équipe l’électronique de la direction assistée de ces trois modèles était défectueux.  Leur production a cessé à partir de 16 janvier. Toute l’usine a également cessé de fonctionner car les modèles incriminés étaient fabriqués sur les mêmes chaînes de montage que neuf autres modèles de la marque.

Jusqu’à fin mars 2019, le coût des rappels des véhicules défectueux est estimé à 53.8 milliards JPY (env 420.3 millions EUR) ce qui diminuera davantage les bénéfices de l’entreprise.

La réputation de SUBARU a aussi été entachée par le scandale des tests de qualité effectués par des ouvriers non qualifiés et qui continuent de défrayer la chronique pour avoir provoqué le rappel de près de 400 000 véhicules entre octobre et novembre 2017.

Une baisse significative des ventes à l’étranger

L’usine de Gunma a cessé de tourner pendant 10 jours à partir du 16 janvier. Depuis sa reprise le 28 janvier, elle tourne toujours au ralenti en raison du manque d’approvisionnement en pièces. Or les prévisions des ventes de ce début d’année ne sont pas bonnes. Sur le marché domestique, SUBARU a écoulé 615 800 véhicules un manque de 40 000 véhicules selon ses objectifs annuels.  A l’étranger et pour la première fois en 3 ans les ventes ont passé sous la barre d’un million avec 996 400 véhicules vendus. Et M. OKADA de conclure :« c’est très regrettable. Notre croissance est stoppée car notre capacité de production ne peut pas répondre aux demandes du marché ».

Depuis deux ans les défauts de qualité est devenu le cauchemar pour l’entreprise qui essaie de redorer son image. Le scandale des tests de qualité effectués par des ouvriers sans qualification avait éclaté pour la première fois en octobre 2017. Il a été suivi par une série de dysfonctionnement comme la falsification des données qui était pratiquée selon la direction, jusque fin 2017. Or celle-ci est revenue sur ses propos pour admettre que des fraudes avaient été commises jusqu’en octobre 2018.

Reprendre le contrôle de l’organisation de l’usine nippone

Depuis le 1er janvier 2019, SUBARU est dirigé de fait par un personnage jusque-là peu connu dans le groupe. Le conseil d’administration a approuvé la nomination de M.Kazuo HOSOYA comme vice-président du groupe. L’entreprise parie sur cet ancien PDG de sa filiale de distribution SUBARU TOKYO pour le redressement de ses performances. Malgré une carrière de commercial en apparence classique, il ne pouvait avoir d’autres choix que cet homme qui connaît bien l’usine de Gunma afin de revoir tout son fonctionnement. En effet M.HOSOYA  y a travaillé pendant 14 ans de 1982 à 1996 au service RH. De 2012 à 2014 il a été le directeur d’une filiale en charge d’entretien et du nettoyage des dortoirs et des appartements mis à disposition des ouvriers. Il complète son CV en devenant directeur des ventes au siège de SUBARU en 2015. Il y apprend pendant 3 ans le comportement des consommateurs avant d’être promu PDG de SUBARU TOKYO en 2018.

L’actuel PDG de SUBARU M.Kazumi NAKAMURA apprécie son vice-président qui ne jure que par le travail sur le terrain, pour sa connaissance du fonctionnement de l’organisation de l’usine et pour sa patience à toute épreuve. 

M.HOSOYA a élu domicile un appartement non loin de l’usine de façon à pouvoir intervenir à tout moment en cas d’anomalie.  

Les fortes demandes du marché domestique

SUBARU a prévu d’injecter 150 milliards JPY (env 1.17 milliards EUR) pour résoudre définitivement les problèmes liés à la qualité de ses modèles.  La marque est consciente qu’elle est positionnée sur un marché de fans fidèles à ses modèles, les «Subarists » , auprès desquels la notoriété semble encore intacte comme le prouve le succès de son dernier SUV, FORESTER vendu à 28000 exemplaires en à peine cinq mois après sa sortie en juillet 2017. Une performance 1.5 fois supérieure à la prévision initiale des ventes. Sa place singulière sur le marché de l’automobile s’explique aussi par un taux de marge élevé de 10% sur les résultats opérationnels de mars 2018.   Il ne reste plus qu’à SUBARU de trouver les moyens de garantir la valeur de la marque.

(*) les scandales SUBARU en quelques dates: les déboires qui s’éternisent.

Octobre 2017Révélation sur les tests de qualité validés par des ouvrier non qualifiés. Rappel de 250 000 véhicules.
Novembre La firme confirme le rappel de 400 000 véhicules au total à cette date.
DécembreRemise de rapport au ministère de transport. Révélation de fraudes aux tests d’homologation.Soupçon de fraudes aux données relatives à l’émission et à la consommation de carburant. Ouverture d’enquête.
Février 2018Rappel de 27000 véhicules en raison des fraudes aux tests d’homologation
AvrilRemise de rapport contenant des données falsifiées au ministère de transport
MaiPerquisition au siège de SUBARU par le minisyère de transport pour une enquête approfondie
Juin L’enquête confirme les fraudes aux tests d’émission et à la consommation. Démission de l’ex PDG Yasuyuki YOSHINAGA, remplacé par Kazumi NAKAMURA
SeptembreUne commission d’enquête indépendante révèle les fraudes aux tests des freins
OctobreRappel de 6100 véhicules aux systèmes de freins non conformes
NovembreSUBARU révèle que les fraudes ont eu lieu jusqu’à octobre 2018. Rappel de 10 000 véhicules supplémentaires. Le nombre total des véhicules rappelés atteint 530 000 à cette date.
DécembreDémission du directeur exécutif Masaki OKAWARA
Janvier 2019Nomination de Kazuo HOSOYA au poste de vice président. Arrêt du site de production de Gunma pendant 10 jours

      (Source NIKKEI   07/02/2019   スバル失速、品質カイゼン道半ば 通期予想を下⽅修正)

Une réponse sur “SUBARU décroche, résultats décevants pour l’exercice 2018”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *