L’affaire GHOSN vue par un expert- comptable du Japon

M.Yuji HOSONO , expert-comptable aux réputations sulfureuses analyse l’affaire Carlos GHOSN du point de vue des règles comptables japonaises.

Les médias ne cessent d’insister ces jours-ci  sur la cupidité de l’ex-patron de Nissan et son arrestation spectaculaire à l’aéroport de Tokyo.

Arrêtons-nous un instant pour examiner chaque élément de cette affaire.

Les faits reprochés sont :

  1. Sur cinq années fiscales, de mars 2011 à mars 2015, la rémunération de Carlos GHOSN aurait été de 9 milliards 998 millions JPY (env. 78 109 000 EUR) en tant que patron de Nissan. Or il n’avait déclaré que la moitié soit 4 milliards 987 millions JPY (env 38 960 000 EUR) à l’administration fiscale japonaise. Le parquet de Tokyo lui reproche de ne pas avoir mentionné une partie de ses revenus dans l’état financier de l’entreprise* (au Japon有価証券報告書 yuka shoken hokokusho) durant cinq ans, ce qui est considéré comme une violation de la loi sur les transactions de produits financiers (金融商品取引法違反 kinyu shohin torihikiho ihan) .
  • GHOSN aurait dû déclarer près de 4 milliards JPY (env 31 000 000 EUR) de revenu supplémentaire perçu sous forme de produits similaires au stock option (Stock Apreciation Rights) , système  qu’il a lui-même mis en place dès juin 2003. Le montant n’apparait pas sur l’état financier.
  • Par le biais de la filiale hollandaise de Nissan, GHOSN aurait été rémunéré entre 100 et 150 millions JPY (entre 780 000 et 1 200 000 EUR), montants qui ne figurent pas non plus sur le bilan.
Continuer la lecture de « L’affaire GHOSN vue par un expert- comptable du Japon »

« Coke ON Pay», l’application de paiement sans contact sera généralisée sur 300 000 distributeurs automatiques de Coca Cola

Optimiser les distributeurs automatiques

La filiale japonaise de Coca Cola dotera son application Coke ON lancée en 2016 , d’une solution de paiement sans contact via smartphone , le « Coke ON Pay » qui sera acceptée par 300 000 distributeurs automatiques sur 880 000 que possède la marque d’ici fin 2019. Les utilisateurs gagneront des points à chaque achat effectué avec cette solution qui stockera les données des informations de cartes bancaires. Le choix des boissons se fera directement sur l’application. L’utilisateur devra seulement valider le choix sur son écran et approcher son smartphone au distributeur pour que celui-ci débloque le produit commandé.  Les points cumulés permettront entre autres avantages d’obtenir une boisson gratuite tous les quinze achats ou des rabais sur les prix durant les promotions spéciales ponctuelles.

Le vrai but de la firme est d’optimiser les ventes de ses distributeurs au Japon dont la rentabilité diminue à cause de la concurrence des konbinis (supérettes de proximité).  En équipant les distributeurs automatiques de capteurs, ceux-ci collecteront toutes les données relatives aux produits achetés en fonction du profil des acheteurs renseigné sur l’application. Les données recueillies sont ensuite analysées par l’intelligence artificielle (IA) ce qui permettra d’affiner la stratégie marketing adaptée à chaque distributeur automatique. Ce système permet de ne laisser passer aucune information à la trappe, et l’application fait déjà ses preuves. Selon les résultats de ventes disponibles à l’heure actuelle, le chiffre d’affaires d’un distributeur équipé de capteur est 4 à 5% supérieur à un appareil standard.  L’application Coke ON a déjà été téléchargée 10 millions de fois, il reste plus qu’à la firme Coca Cola Japon de renforcer sa capacité de collecte des données des utilisateurs.

Un modèle suivi par d’autres firmes

Continuer la lecture de « « Coke ON Pay», l’application de paiement sans contact sera généralisée sur 300 000 distributeurs automatiques de Coca Cola »

Le réseau des agences bancaires régionales en difficulté

  Selon le résultat de notre propre enquête sur l’économie régionale du Japon, 60 % des 104 banques régionales interrogées ont reconnu avoir des difficultés à maintenir leur réseau d’agences.

 Un taux d’intérêt bas et un manque de clients

Les banques en difficulté ont toutes répondu avoir procédé à enregistrer (63% )   ou sur le point de le faire (10% ), les terrains et les immeubles  qu’elles possèdent en actifs dépréciés au niveau comptable.  Ces biens immobiliers autrefois acquis pour y loger les agences bancaires ont perdu leur valeur du fait de leur faible rentabilité. Les banques sont conscientes qu’elles ne pourront plus recouvrir le montant investi à leurs achats.

L’environnement qui entoure les banques régionales est d’année en année défavorable pour leurs activités en raison d’un taux d’intérêt bas dont on ne voit pas la fin et la dépopulation. En somme selon notre enquête pour plus de 70 % des banques régionales l’activité d’agence telle qu’elle est aujourd’hui, présente un risque. Certaines d’entre elles sont déjà déficitaires.

C’est le cas notamment  pour la banque Fukushima (The Fukusima Bank, Ltd.) tombée dans le rouge à la clôture du bilan en mars 2018, du jamais vu depuis sept ans. On peut aussi citer le cas de la banque de Shimane (The Shimane Bank, Ltd.) en difficulté.

Leurs services bancaires en lignes sont aussi responsables de la baisse de fréquentation des agences physiques qui font perdre la valeur de celles-ci.

Perspective sur les cinq prochaines années

Parmi les scénarios du futur le plus probables, la restructuration vient en tête avec 38% des banques qui souhaitent réduire le nombre total des agences dans les cinq prochaines années, soit 6 point de plus que lors de la précédente enquête ayant eu lieu six mois plus tôt. Celles qui souhaitent maintenir le même nombre d’agences s’élèvent à 38% (+3 points), contre seule 1% qui pense le contraire (-2%). Les banques qui pensent fermer certaines agences ou réduire leurs activités dans des zones peu peuplées ou non stratégiques, s’élèvent à 18%  et celles qui pensent pouvoir élargir leurs activités en partenariat avec d’autres établissement s’élèvent à 2%.

Parmi les solutions envisagées pour réduire le coût du fonctionnement,  la méthode de regroupement d’agences qui consiste à réunir plusieurs agences disséminées en un seul endroit, reste la plus sollicitée avec  60% des banques qui l’envisagent suivie de la réduction des horaires d’ouverture (24%) et la mise en circulation des « agences itinérantes » (14%)  pour les zones les plus reculées.  Une banque de la région de Chubu pense même que certaines agences devraient à l’avenir remettre en question leurs offres de services complets et de se spécialiser sur quelques services spécifiques.

  (Source NIKKEI  03/10/2018  店舗の減損処理「すでに実施」6割 地域⾦融機関)