3e plan de licenciement chez Sanyoshokai, emblème nippon de prêt-à- porter de luxe.

Le 21 septembre, l’une des plus anciennes maisons de prêt-à-porter japonaises et major du secteur, la société Sanyoshokai, a publié son plan de licenciement sous forme de départ volontaire. Il s’agit de son troisième vaste plan de licenciement.

La société était connue pour avoir longtemps été le distributeur exclusif de la marque de luxe BURBERRY, devenue sa seule source de profit au fil des temps. Le développement  spectaculaire de la vente des vêtements en ligne et la diminution progressive du nombre de grands magasins ont contraint Sanyoshokai à réduire sa voilure. Les habitudes de consommation dans le secteur d’habillement ont drastiquement changé ces dernières années à cause de la montée en puissance  du marché des vêtements d’occasion, ce qui menace  aujourd’hui l’existence même de cette maison de prêt-à-porter historique.

 La direction a ciblé mille employés du service commercial et marketing pour leur proposer la possibilité de bénéficier d’un plan de départ volontaire assorti des indemnités légales de départ, de primes spéciales et d’un accompagnement au reclassement. 250 d’entre eux sont invités à se prononcer entre le 29 octobre et le 26 novembre.

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Le commerce en ligne véritable frein à l’inflation

La BOJ (Banque du Japon) est contrariée par la faible montée des prix.  Elle avait parié sur l’augmentation des salaires qui aurait pu soutenir la consommation et la montée des prix mais ceux-ci n’ont que peu bougé depuis le début de l’année.  La baisse des dépenses des ménages n’est pas la seule explication à ce phénomène.  En réalité, il faudrait voir de près l’essor du commerce en ligne, l’augmentation des travailleurs étrangers et l’ensemble des efforts faits pour économiser la main d’œuvre qui tirent les prix et des salaires vers le bas.

Le site de comparaison des prix KAKAKU.COM recense pas moins d’1 million d’articles et met à jour leur prix en quasi-temps réel. Certaines entreprises comme d-rise  qui y vend des produits électroménagers, ont mis à point un logiciel capable de mettre à jour ses prix qui soient constamment moins cher d’1 yen par rapport à ses concurrents et qui s’ajuste automatiquement à la moindre fluctuation. Le directeur marketing M.MIYAKAWA Yusuke affirme sans complexe que «le plus important est la compétitivité des prix ».

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L’introduction des travailleurs étrangers provoque la baisse des salaires

Mi-juin, à l’est d’Osaka. Dès le matin des ouvriers vietnamiens et indonésiens astiquent d’arrache-pied des pièces en métal. Nous sommes dans une fabrique de l’entreprise SANKYO qui emploie 110 salariés et fournit des piles à combustibles à la société KYOCERA ainsi que des pièces détachées à la firme MATSUDA. Près de 60% des effectifs sont composés de stagiaires étrangers.

« Pour pallier au manque de mains d’œuvre et baisser les charges fixes, il a fallu augmenter le nombre de travailleurs étrangers », affirme son PDG Teruo MATSUMOTO. L’emploi des Vietnamiens commence en 2000 et depuis, dans les lignes de productions ils ont remplacé progressivement les employés nationaux. Plus récemment, le recrutement a été étendu dans le reste de l’Asie où le prix de la main d’œuvre est encore meilleur marché. C’est le cas de Sigtel SUSMA stagiaire de 23 ans originaire du Nepal qui souhaite « apprendre le savoir-faire japonais et rentrer chez lui pour l’appliquer ». Pour son apprentissage, il est payé tous les mois environ 150 000 JPY (1200 EUR).

Selon le ministère du travail et de la santé, le Japon comptabilisait 1 128 000 travailleurs étrangers en 2017, ce qui représente 2% de la population active nippone. En cinq ans ces chiffres ont quasiment doublé.

Selon une étude de la banque BNP PARIS BAS sur les étrangers en fonction de leur titre de séjour, entre 2012 et 2017 le nombre de stagiaires et d’étudiants étrangers ont augmenté d’un peu moins de 300 000.  En revanche les étrangers qualifiés n’avaient augmenté que de 100 000 pendant la même période. L’analyste Ryutaro KONO affirme que « les stagiaires et les étudiants étrangers travaillent à un salaire bas en raison de la pénurie des mains d’œuvres dans les konbinis(supérette 24h/24h) et les usines. La raison pour laquelle le salaire n’augmente pas en dépit de la situation de tension sur le marché du travail où l’offre est supérieure à la demande, est que les travailleurs étrangers peu qualifiés acceptent les salaires bas ».

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