Depuis le 17 avril date à laquelle le gouvernement nippon a décrété le confinement, KABUKICHO le plus grand quartier chaud du Japon est déserté.
Le 19 avril, Kabukicho (arrondissement de Shinjuku, Tokyo) a vu sa population nocturne chuter de 80 000 en à peine une semaine depuis le début du confinement. Le plus grand quartier chaud du Japon devenu aussi une attraction touristique pour les touristes étrangers ces dernières années, fait grise mine. A peine une semaine plus tôt, les employés sortis du bureau ou les touristes à la quête du divertissement remplissaient les ruelles de ce quartier de plaisir animé de Tokyo.
L’effervescence et les enseignes publicitaires clinquantes ne sont plus qu’un souvenir du passé. Aujourd’hui les bars, les restaurants et les night clubs ont baissé le rideau. Les commerces ont commencé à se retirer et leurs employés ayant perdu leur emploi ont quitté.
Un quartier fantôme
Le soir du 17 avril malgré un vendredi, le Golden Gai (un district de Kabukicho) où près de 300 bars ont pignon sur rue, était plongé dans un silence glauque. Dans une ruelle seuls 5 bars étaient ouverts sur 40. Une patronne de 71 ans soupire : « c’est la première fois depuis que j’ai ce commerce que j’ai si peu de clients. Ma recette a diminué de 90%. Mais je ne peux pas fermer car je dois payer le loyer. Malgré les arrêtés municipaux du 10 avril, j’ai continué comme je peux ». Aujourd’hui ce qui la fait tenir est la promesse de retour envoyée par courriels par ses habitués, dès que la situation revient à la normale.
Ma recette a diminué de 90%
Patronne d’un bar
Selon les données rendues publiques par la société Agoop, spécialisée dans la géolocalisation des smartphones, pas moins de 99 500 personnes fréquentaient le quartier de Kabukicho les vendredis de janvier vers 20 heures 30. Or le 17 avril, le quartier n’en comptait que 18 500. C’est l’équivalent de la population d’une ville de province qui aurait donc disparu depuis le début du confinement. D’après la mairie de Shinjuku, moins 10% de la population locale fréquente Kabukicho, le reste étant principalement des clients des restaurants venus d’ailleurs.
La mairie a été submergée de demandes d’arrêt provisoire des activités, nécessaires au versement des aides financières promises par la municipalité et l’Etat aux commerces. Après le métier de bouche, c’est l’hôtellerie qui souffre le plus. Certains établissements ont vu la fréquentation divisée par cinq.
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