Lutter contre le gaspillage alimentaire : faire pression sans punir

gaspillage alimentaire au Japon
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Chaque année, les Japonais jettent en moyenne 51 kg de nourriture par habitant (contre 29 kg en France). Le gouvernement japonais est décidé à lutter contre le gaspillage alimentaire. Le pays veut rattraper le retard dans ce domaine en adoptant une loi anti-gaspillage tout en évitant de pénaliser les entreprises ou les distributeurs contrevenants.

En effet, le pouvoir public veut inciter les acteurs économiques à changer de pratique commerciale et d’optimiser le supply chain. Pour ce faire, la nouvelle loi votée en mai et qui entrera en vigueur cet automne engage l’Etat, les pouvoirs régionaux, les entreprises et les consommateurs à coopérer pour réduire ensemble la quantité de nourritures jetées et sensibiliser l’ensemble de l’opinion à ce sujet.  Le ton est donné : la liberté d’action est donnée à chacun des acteurs engagés dans un effort collectif.

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Le phénomène 8050 : la souffrance des parents octogénaires face aux enfants quinquagénaires hikikomori.

Difficilement traduisible en français, le hikikomori peut être interprété comme une forme de phobie sociale dont souffrent un certain nombre d’hommes et de femmes japonaises vivant reclus dans leur chambre et refusant tout contact avec le monde extérieur.

 Le phénomène est apparu dans les années 1990 auprès des adolescents se sentant mal dans leur peau. Les hikikomori vivent chez leurs parents qui subviennent à leurs besoins. Aujourd’hui les adolescents ne sont pas les seuls à s’isoler. Les jeunes adultes déçus par la vie active ou d’autres encore plus âgés ayant eu des problèmes relationnels sont venus grossir le rang des hikikomori.    

Les municipalités sont contraintes de prendre ce phénomène au sérieux en raison de l’ampleur du phénomène avec quelques 613 000 cas de hikikomoris chez les 40-64 ans (dont 70 % d’hommes), selon une estimation des statistiques gouvernementales. De plus, aujourd’hui leurs parents ont en moyenne quatre-vingts ans, et perdent progressivement leur autonomie ce qui provoquent de sérieuses conséquences vis-à-vis de leurs enfants qui vivent encore à leurs crochets.  

 Un drame à Yokohama

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Un projet de loi non dissuasive contre le harcèlement au travail

Le 08 mars, le gouvernement ABE a dévoilé le contenu du projet de loi contre le harcèlement moral dans les entreprises qui sera soumis à la Diète où il sera débattu.

Le projet de loi ne pénalise pas les entreprises qui cautionnent le harcèlement mais obligent celles-ci à mettre en place un service d’écoute et de soutiens aux salariés victimes d’abus de la part de leur hiérarchie. C’est un texte de compromis qui vise à faire cesser la fuite des jeunes talents démotivés à la suite des dégradations de leur condition de travail, et qui obligent les entreprises à trouver une solution avec les victimes en premier lieu avant que celle-ci ne saisissent la justice.

Des obligations incitatives à la prévention

Inclus dans un ensemble de mesures sur la réforme du travail (« propositions sur la réforme générale du travail » 労働施策総合推進法 Rodo seisaku sogo suishinho ) , le projet de loi anti-harcèlement prévoit 6 cas de figures de harcèlement au travail contre lesquels les employeurs seront obligées de faire de la prévention. Le harcèlement moral est pratiqué en grande majorité à l’encontre des subordonnés par les supérieurs hiérarchiques qui abusent de leur autorité.

La nouvelle loi définit le harcèlement comme un ensemble de faits et gestes violents pratiqués par des responsables hiérarchiques envers leurs subordonnés et qui n’ont aucun rapport avec la nécessité du service ou de l’activité de l’entreprise.  Si la loi est votée à la Diète, les entreprises seront obligées de mettre en place un service d’aide aux victimes tout en respectant leur anonymat et de prévoir dans le règlement intérieur les mesures disciplinaires à l’encontre de l’auteur en cas de fautes avérées.  Les entreprises devront par conséquent travailler pour se mettre régulièrement en conformité avec la loi.

Les cas de harcèlement définis par le projet de loi

Violences physiques :

Frapper, gifler, donner des coups de pieds, taper sur la tête d’un collaborateur avec un poster enroulé

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