Cinq géants mondiaux de la construction automobile, dont Honda, réunis autour d’un groupe international de réflexion (« Mobility Open Blockchain Initiative ») ont annoncé dès novembre, l’expérimentation des voitures du futur. Ainsi, tout comme BMW, General Motors, Ford , et Renault, le japonais Honda mise sur la blockchain embarquée aux véhicules du futur.
La fin des barrières de péages autoroutiers ?
La voiture nouvelle génération concentrera en elle toutes les données relatives à son usage. En quelque sorte, elles deviendront des données ambulantes qui permettront de les suivre. Dans cette perspectives, les constructeurs automobiles travailleront à doter chaque voiture d’ un blockchain qui stockera les données relatives à ses activités. De fait, la blockchain deviendra une sorte de carte d’identité et de moyen de paiement propre à chaque véhicule. Par exemples, les données de paiement des péages autoroutiers sont collectées et stockées afin d’automatiser les paiements ce qui fluidifiera le trafic in fine. Pour cela, les constructeurs devront aussi imaginer une plateforme de services intégrée qui facilite l’échange des données de façon instantanée dans la plupart des situations de la vie courante : l’usage de parking, du drive ou des réparations chez le garagiste.
Les constructeurs automobiles imaginent aussi de rendre les voitures comme faisant partie intégrante de l’infrastructure ou de l’économie circulaire.
CASE MOBILITY: Connected, Automated, Sharing, Electric
Pour que ce projet puisse aboutir, les constructeurs doteront chaque véhicule d’un numéro d’identité numérique qui permettra d’identifier l’usine de fabrication, les données sur son propriétaire et celles relatives à l’historique de toutes les transactions des services payants dont il a bénéficié dès la prise de possession. De fait, ce sera la voiture elle-même qui sera un support de paiement accepté par l’ensemble des services connectés, contrairement au système actuel de capteurs embarqués qui ne communiquent qu’avec un certain nombre de dispositifs définis (barrière de péage autoroutier par exemple ou de borne de parking). Concrètement, ce nouveau concept équipera toutes les voitures électriques qui stockeront les montants des péages autoroutiers à payer, ceux des drive utilisées (supermarchés, fastfood etc.) ou les réparations subies. L’ensemble de ces services seront débités automatiquement à chaque recharge du véhicule dans une borne.
Honda voit loin et imagine les voitures électriques de demain comme fournisseur potentiel d’électricité en cas de catastrophe entrainant une coupure générale de courant. La firme nippone étudie en partenariat avec General Motors, la gestion de l’électricité embarquée par les véhicules en blockchain. Ainsi, une voiture électrique pourra vendre de l’électricité à une maison frappée par une coupure électrique et être rémunérée en retour par une monnaie virtuelle. La blockchain embarquée sera aussi un moyen de réduire les embouteillages, en rendant possible des transactions en monnaie virtuelle entre les conducteurs pressés et ceux qui ne le sont pas. C’est ce que vient d’imaginer Ford en déposant un brevet d’un système de transaction virtuelle entre les voitures connectées.
Selon le cabinet de conseil Boston Consulting, la vente des voitures neuves (hors électriques) représente 35 % des résultats opérationnels de l’ensemble de l’industrie automobile mondial avec 790 millions USD (716.8 millions EUR) en 2017. Or elle ne représentera plus que 16% en 2035 selon son estimation, à cause notamment du développement de l’économie de partage.
La décision de Honda reflète le besoin de créer des nouvelles valeurs ajoutées aux voitures dans un monde connecté. L’industrie automobile ne fait que commencer sa grande mutation.
NIKKEI 14/10/2019 (Source 車が自動決済手段に、ホンダやBMWが連携)