PANASONIC se sépare de sa branche semi-conducteur

siège de Panasonic (credit Wikipedia)

   PANASONIC se sépare de sa branche semi-conducteur a-t-il annoncé M. Kazuhiro TSUGA, son CEO à l’occasion d’une conférence de presse réunie le 22 novembre. De fait, il peine à cacher la difficulté de la firme à renouer avec la croissance contrairement à son rival SONY dont le parcours est souvent comparé par les analystes en raison de la similitude de leur destin.

La vente de sa filiale déficitaire

       PANASONIC se retirera du marché des semi-conducteurs par la vente de sa filiale spécialisée Panasonic Semi Conductor Solutions à une société taiwanaise Nuvoton Technology pour une somme d’environ 250 millions de dollar (227 millions EUR) avant fin juin 2020. En effet, malgré un objectif de retour à la croissance au premier trimestre 2020 pour cette filiale, sa vente anticipée apparaît comme un aveu d’échec.  Entre temps, les résultats au premier trimestre 2019 loin de rassurer le marché, semblent avoir transformé leur objectif en un vœu pieux avec un déficit opérationnel de près de 189.5 millions EUR pour 743.5 millions EUR de chiffre d’affaires. Le sort des trois usines de la région de Hokuriku n’est pas encore décidé tandis que le gouverneur de la préfecture de Toyama a d’ores et déjà fait savoir son inquiétude quant à la sauvegarde des emplois.

Echec d’un choix stratégique

     Les analystes nippons aiment comparer PANASONIC et SONY qui ont tous les deux remplacé leur CEO en 2012 en pleine crise. M.TSUGA pour PANASONIC et M.HIRAI pour SONY ont entamé presqu’en même temps une profonde restructuration des activités déficitaires. Ainsi, le premier s’était retiré du marché des écrans plasma, tandis que le second de celui des ordinateurs grand public en mettant fin à la production des fameux modèles VAIO. Les deux plans de relance ont été favorablement accueilli par les actionnaires jusqu’en 2015. Cependant, aujourd’hui si la valeur des actions PANASONIC a doublé en comparaison à 2012 , celle de SONY a quadruplé pour la même période.  En fait, cette différence réside dans le choix stratégique des deux firmes.

Après avoir assaini ses activités, SONY avait volontairement choisi de parier sur la production des nano capteurs d’image qui équipent les caméras intégrées aux smartphones. Un secteur où peu de concurrents existent sur le marché, ce choix fut donc un succès. PANASONIC quant à lui s’était lancé dans le logement et la fabrication des batteries pour les véhicules électriques en partenariat avec TESLA en 2015. Or, quatre ans plus tard, les bénéfices ne sont pas encore au rendez-vous en raison notamment des concurrents chinois ou les retards pris pour la construction des usines. La firme est contrainte de s’allier au groupe TOYOTA pour le logement et les batteries embarquées.  

Quel avenir pour PANASONIC ?

 Aujourd’hui, la firme nippone centenaire de l’électronique fondée en 1918, compte dans son portefeuille trois activités déficitaires : les écrans à cristaux-liquides, les piles solaires et les semi-conducteurs. PANASONIC a décidé de les liquider toutes et a provisionné près de 806 millions EUR pour mener une réforme structurelle du groupe et réduire les frais fixes.

M.TSUGA a affiché sa détermination pour mener à terme son plan de réforme. Aucune activité, selon lui , ne sera sanctifiée y compris celle des téléviseurs à écran plat  si elle devient déficitaire à l’avenir.

Le groupe a jusqu’ici revu l’organisation interne du groupe en créant des sous-sociétés autonomes au nombre de sept, réparties selon les différents DAS. Récemment un certain nombre d’entre elles dont celles du logement et les matériaux de construction sont passées sous le contrôle direct de la maison mère.

En dépit des annonces qui se veulent rassurantes , les marché et les analystes restent prudents car M.TSUGA n’a pas encore explicité le scénario concret pour la croissance de demain.

NIKKEI 28/11/2019 (Sources パナソニック、終わらぬ構造改革 半導体売却を発表。)

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